mardi 25 décembre 2007

Julien Gracq French novelist who refused the Goncourt

Julien Gracq


French novelist who refused the Goncourt

Douglas Johnson
Monday December 24, 2007
The Guardian

At the Lycée Claude Bernard in Paris during the 1950s a number of 16-year-olds were fascinated by their history and geography teacher, Monsieur Poirier. He was small, with short hair and dressed in a dark suit. Punctual and efficient, no one ever thought of playing tricks on him. When his teaching was over he gathered up his papers and went away. The reason for the particular interest in him was the discovery that Louis Poirier, who has died aged 97, was in fact Julien Gracq, the novelist, who had won (and refused) the Goncourt prize in 1951.
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He had adopted this name from Stendhal's Julien Sorel and from the Gracchi, the Roman heroes, Tiberius and Caius Sempronius. For his pupils he was the world of creative literature. But more than this, he was spoken of as one of the surrealists. Surrealism meant eccentricity and extravagance. How could the neat and precise Poirier fit into such a movement? They followed him to the Place Bianche to see him among the surrealists, as they followed him about Paris, eating his solitary meals. He remained a subject of mystery.
In his last years it was the population of Saint-Florent-le-Vieil who observed him with the same intentness. This village in Maine-et-Loire was his birthplace and, in his 80s, Gracq gave up his Paris flat to live there with his sister who, like him, had never married. The shopkeepers knew him well. One day he left his wallet at the florists, and she phoned Poirier before he had realised that he had lost it. When he came to fetch it he presented her with one of his books. Until then she had no idea that he was a writer.

As a novelist Gracq was a creator of mystery. He set his first one in Argol on the Isle de Crozon, western Brittany. To its dark forests and deserted moors, he added a labyrinthine chateau of the title Au Chateau d'Argol (1938). In the irregular architecture of this building, where the light appears as if through a curtain of silk, the main character, who has recently acquired the chateau, is unable to respond to the affection of a guest and to break out of his coldness. Le Rivage des Syrtes (1951, the winner of the spurned Goncourt), is a haunting novel with characters marked by the shadow of a past. Only at the end, as the principal character says, does the decor fall into place. Un Balcon en Foret (1958), the most accessible of the novels, tells the story of the war which has not yet become a war, that of 1939 to 1940, when ill-equipped French soldiers wait on events. Then the waiting ends; the Germans launch their devastating attack. The ending is Wagnerian. It is typical that although the author served in the French army during this period, this book is in no way autobiographical.

He believed in the importance not so much of style but of form. As his example, he gave the sayings of the countryside. Many of them are about the weather. These sayings are accepted. No one seeks to verify whether they are accurate. It is the form that makes them authentic.

Gracq was also a lucid critic. Perhaps the novelist and the critic came together best in the pieces that he wrote about London, after a visit in the summer of 1929. For Gracq, London was unknowable. He would ride in a bus until its finishing point, in some suburb. Then he would continue to walk in the same direction. Yet he saw the Thames as a river that seemed to control London, from the sordid pubs of the Isle of Dogs to the sleepy teashops of Richmond.

His refusal to accept the Goncourt prize was based on his dislike of the publicity that he saw surrounding literature in the 1950s. He has seen his fears confirmed by the role that television has played in making authors and their books the subject of commercialism. He refused invitations to appear on French radio and television and politely turned down three invitations from President Mitterrand to dine at the Élysée.

In his solitude, his sister died in 1996, he would spend the evenings watching television, particularly football. He continued to read.

· Julien Gracq (Louis Poirier), novelist, born July 27 1910; died December 22 2007

Le Figaro: François Nourissier de l'académie Goncourt

Julien Gracq un style français
François Nourissier de l'académie Goncourt
24/12/2007 | Mise à jour : 10:15 | Commentaires 1
François Nourissier rend hommage au grand écrivain mort samedi à l'âge de 97 ans.
Grand Gracq, nous voici. Quelle chance a eu Julien Gracq de bénéficier, lui, le pur solitaire, d'une formule toute faite, théâtrale, qui m'a toujours paru encombrante pour lui.

Il y eut, dans l'éternelle bataille pour mettre les gens dans les listes de prix Nobel et Goncourt, deux mirobolants : Poirier et Saint-Léger-Léger, également mystérieux. L'un, Poirier, qui deviendrait Gracq, avait choisi l'attitude frêle, presque effacée d'un petit professeur d'histoire-géo. L'autre, Saint-John Perse, le grand genre diplomatique.

Quelle allure chez ce discret M. Poirier. Il ne payait pas de mine. À Saint-Florent-le-Vieil - a-t-on commis une erreur de décor ? -, on se rendait rue du Grenier-à-Sel, dans le pavillon qui avait glissé d'une campagne encore verte à une banlieue déjà caillouteuse. On lui rendait visite. On a reproché à Gracq d'avoir bénéficié rapidement du statut de « grand écrivain » qu'on visi tait. Et pourtant, désignez-en d'autres, s'il y en a.

Car, dans une oeuvre peu abondante et peu ouverte au lecteur, on distingue Un balcon en forêt, admirable livre sur la guerre. Oui, s'il me fallait aujourd'hui créer une rubrique où le classer, il est l'homme qui a le mieux parlé de nos guerres françaises. Celui qui décrit ces soldats bleus parfois éclaboussés par la boue, ces permissionnaires dans les gares et les roulements d'artillerie au loin. La guerre est triste, la nuit, tout change. Un soldat, seul, guette au bout de la route forestière où doit surgir l'ennemi. En cette nuit, une femme a dormi, une femme a donné de l'amour, une femme est partie. Aucun autre récit de guerre ne m'a fait l'effet du Balcon de Gracq. À mon estime, rien de Genevoix, Montherlant, Drieu ne l'approche. Aucune querelle ne vaut que ces pages soient oubliées.

Gracq est mort à 97 ans. On ne peut pas le laisser glisser dans la nuit sans un signe.

lundi 24 décembre 2007

Jean Malaurie...à propos de Gracq

Les faciès cryergiques, torrentiels, les coupes de terrain franches et vigoureuses, permettent de donner une cohérence au raisonnement. Devant ces immensités majestueuses, je perçois dans un silence glacé assez effrayant, des dizaines d'indices - certains contradictoires - que je reconstitue dans ma pensée et se présente comme un puzzle afin de restituer une longue histoire qui s'achève par ces formes ultimes.

Je ressens devant un tel paysage, ce que Julien Gracq - lui aussi élève de de Martonne quelques quinze années plus tôt-, appelle un " fondu-enchaîné ", un " paysage graduel " un " paysage-histoire " un " sens " des harmoniques,… " expression de " relations internes " dans une " projection du temps dans l'espace " .

Les premières semaines très froides - de - 40 à - 30° - de début avril sont derrière moi. Mû d'une nouvelle ardeur chaque matin de ce mois de mai où le soleil est plus chaud, (température de - 20 à - 15°) je cherche le détail précis à faire figurer sur la carte qui, au fil des jours, n'est plus seulement topographique mais géomorphologique et je m'attache à chaque expression des agents cryergiques sur les versants de thalweg et le front littoral; je repère les sites cryergiques privilégiés : gneiss schisteux, calcaire en plaquettes cisaillées par des gels répétitifs ; dans les secteurs tabulaires, granitiques ou gneissiques, le socle de la pénéplaine algonkienne précambrienne s'impose dans sa majesté, son " immortalité " de 500 millions d'années.

http://transpolair.free.fr/sciences/cea/leve_carte.htm

Liberation ce jour

Depuis que son train avait passé…

Depuis que son train avait passé les faubourgs et les fumées de Charleville, il semblait à l’aspirant Grange que la laideur du monde se dissipait : il s’aperçut qu’il n’y avait plus en vue qu’une seule maison. Le train, qui suivait la rivière lente, s’était enfoncé d’abord entre de médiocres épaulements de collines couverts de fougères et d’ajoncs. Puis, à chaque coude de la rivière, la vallée s’était creusée, pendant que le ferraillement du train dans la solitude rebondissait contre les falaises, et qu’un vent cru, déjà coupant dans la fin d’après-midi d’automne, lui lavait le visage quand il passait la tête par la portière.

Julien Gracq, Un balcon en forêt, éditions José Corti, 1958.

23 décembre 2007

Cité par François Bon http://remue.net/spip.php?article2566

After Julien Gracq...

tain argol

Panneau Desmoules (03) ...exposition Librairie ROME 1 rue des gras 63000 Clermont-Ferrand

25 décembre 2007