lundi 24 novembre 2008

Peut-être une solution pour la maison de Gracq dans Ouest France-Maine et Loire

samedi 22 novembre 2008
Peut-être une solution pour la maison de Gracq


La Région pourrait y implanter un « pôle de la lecture et de l'écriture », en liaison avec une maison des écrivains. Décision au début de 2009.
Le maire Hervé de Charette a réuni, hier soir, les élus de Saint-Florent-le-Vieil pour entériner l'achat d'objets ayant appartenu à Julien Gracq. La commune a exercé son droit de préemption sur des lots d'objets personnels de l'écrivain mis aux enchères à l'hôtel des ventes de Nantes, le mercredi 14 novembre. « C'est un effort qu'il fallait faire pour que le nom de Gracq reste attaché à Saint-Florent », explique le député-maire. Les « journées Gracq » qui débutent aujourd'hui à l'abbaye procèdent de cette même volonté.
Pas question de faire une pieuse exégèse des oeuvres de Gracq mais plutôt de réfléchir aux problématiques que l'auteur a soulevées dans son oeuvre. Ce week-end, des écrivains, des critiques évoqueront le thème, toujours d'actualité, de la « cuisine littéraire ». Dans les prochaines années on réfléchira sur de nouveaux thèmes : écrire la guerre, romantisme et romanesque, la littérature en miroir... » Un travail sérieux, professionnel et, en même temps, ouvert à des gens qui n'ont pas forcément lu Gracq ».

Objets, photos et lettres achetés

À Nantes, la municipalité de Saint-Florent-le-Vieil a exercé son droit de préemption sur des objets bien ciblés. Son but n'est pas de faire un musée consacré à Gracq : l'écrivain était opposé à cette idée. La ville a voulu acquérir son bureau parisien (celui de Saint-Florent est une modeste table), un fauteuil « club » en cuir convoité par le philosophe Régis Debray... S'ajoute à ces meubles une belle collection de photos, l'une réalisée par Doisneau, d'autres, prises en 1951, lorsque Julien Gracq a refusé le prix Goncourt pour Le Rivage des Syrtes.

La commune a tenu également à conserver des clichés plus intimes représentant Gracq et sa soeur Suzanne, ainsi que des lettres de la comédienne Edwige Feuillère, du metteur en scène Jean Vilar... Pour l'ensemble du lot la ville a dépensé 27 000 €.

Reste la question de la maison de Gracq et d'une dépendance où la gendarmerie avait pris place. Dans son testament, l'auteur avait émis le voeu que l'ensemble soit repris par la Fondation de France pour y aménager une résidence d'écrivains. Mais l'oeuvre a refusé le legs, faute de moyens. La commune de Saint-Florent-le-Vieil, qui en devient « l'ayant droit », s'efforce de trouver une solution. « Nous sommes en concertation avec l'État mais surtout avec la Région qui envisage de créer un pôle de la lecture et de l'écriture en association avec une maison des écrivains ». Hervé de Charette sait qu'il faudra faire vite : « La décision devra être prise au début de l'année 2009, sinon le legs reviendra à la famille ».

Michel CAILLARD.

Ouest-France

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