mercredi 26 novembre 2008

From Vendômois...

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Vente couleurs

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Blog de Pierre Assouline:: Obama, Mitterand, Sarkozy...GRACQ

Obama, Mitterand, Sarkozy...GRACQ



Deux choses sont désormais acquises, au cas où l’on en aurait douté : le nouveau président des Etats-Unis lit des livres et des bons (c’est nouveau) et il a le sens de l’histoire (nouveau aussi). Quant à se glisser dans le costume de Roosevelt, 32 ème président des Etats-Unis (1933-1945) et homme providentiel du New Deal, on saura bientôt si ça suffit pour ramener la confiance. La courbe des ventes de livres sur FDR sera un indice à suivre en parallèle avec le Nasdaq. Cela dit, la photo de François Mitterrand en avion plongé dans En lisant en écrivant de Julien Gracq et les inélégantes attaques de Nicolas Sarkozy contre l’exquise princesse de Clèves n’ont pas fait bouger les ventes d’un iota.

lundi 24 novembre 2008

Joseph Vebret: Pierre Michon, Michel Chaillou,>>>> Julien Gracq

Des nantais revisités dans le nouvel Observateur Livres




Chaillou : « C'est en ce sens là que je diffère de Julien Gracq. Il représente une certaine noblesse de la prose, que j'admire par ailleurs, mais chaque écrivain a son propre itinéraire. Moi j'ai envie de desceller les gonds de la signification habituelle, d'exister dans le vol, l'effraction, le rapt, dans la manière hésitante d'entrer dans l'espace d'un récit en tâtonnant, comme un somnambule. Ne pas reconnaître d'abord, pour ensuite identifier et, dans l'instant de l'hésitation interrogative, saisir à pleines mains ce qui ensuite va m'échapper et qui fera un roman. » Michon : « [...] il y a une grande différence entre ce que font les barbichus [écrivains naturalistes du XIXe siècle], Gracq ou Bergounioux, et ce que je fais de mon côté. Eux n'emploient le glossaire exact qu'à bon escient, tandis que je l'utilise à ma fantaisie, et d'ailleurs de manière souvent métaphorique. S'ils se servent d'un terme de métier, d'un mot rare pour désigner un geste professionnel, c'est en sachant exactement comment ce geste se décompose, avec quel outil il est accompli, à quoi il sert, pourquoi on ne peut pas procéder autrement, etc. Moi j'utilise le mot par effraction, pour sa sonorité, parce qu'il fait image, ou parce qu'il atteindra violemment le lecteur. J'en fais un coup de poing, pas un acte intellectuel. »

Decembre 2007 Carnets d' Hubert Nyssen

Gracq s’était laissé tenter, il avait vu, puis il avait dit à Delvaux son admiration pour un film si différent du livre



Un signal m’avertit de l’arrivée d’un courriel. C’est Yves qui m’envoie une série de photos prises dans la vallée mosane où il habite, les unes par temps de brume, les autres par temps de givre et de lumière. Elles sont magnifiques, je les fais défiler sur l’écran, m’attarde sur certaines qui évoquent un monde à la Julien Gracq. Après, je vais au courriel qui les accompagne. Mais qu’est-ce qu’il raconte, Yves ? Il m’écrit que la mort de Gracq l’a consterné. Gracq n’est pas mort ! lui dirais-je s’il était devant moi. Sa phrase pourtant me trouble, elle met du désordre dans ma mémoire. Gracq serait-il mort cette année et ne l’aurais-je pas su ou l’aurais-je oublié ? Pour en avoir le cœur net je vais voir et là… une phrase se déplie sous mes yeux : “Auteur discret rétif aux honneurs, l'écrivain Julien Gracq est mort samedi à l'âge de 97 ans à Angers, dans le Maine-et-Loire.”

Françoise est passée, je lui ai parlé de Gracq, elle m’a parlé de Christian Bourgois. C’est le moment où l’on doit mettre les morts en place, comme me le rappelait souvent Max-Pol Fouchet. Françoise évoque la fidélité avec laquelle Christian, sitôt son stand monté au Salon du livre, venait nous voir achever le nôtre en nous parlant de la difficulté d’être encore éditeur de vraie littérature à notre époque. Moi, je me revois en compagnie d’André Delvaux me racontant que Gracq, qui refusait toujours que l’on adaptât ses romans à l’écran, lui avait permis d’y porter Le roi Cophétua, l’une des trois nouvelles composant La presqu’île, mais avait prévenu qu’il ne voulait ni voir le film ni en entendre parler. En 1971, André Delvaux avait achevé un long métrage raffiné, mystérieusement érotique, Rendez-vous à Bray. Gracq s’était laissé tenter, il avait vu, puis il avait dit à Delvaux son admiration pour un film si différent du livre et pourtant si fidèle à ce que, lui Gracq, avait voulu y dire.

Auditorium Julien Gracq

"Le gai savoir de Julien Gracq"
Théâtre Abbaye Auditorium Julien Gracq

- Auditorium Julien Gracq
rue Charles de Renéville
49410 - St Florent le Vieil
Tél. 02 41 75 38 34
E-mail : scenesdepays@paysdesmauges.fr
Organisateurs : Scenes de Pays dans les Mauges
Un moment magique pour partager l’œuvre de Julien Gracq avec deux acteurs délicats et sensibles.
Ce spectacle prendra toute son ampleur dans l'Auditorium de l'Abbaye, baptisé au nom de l'auteur : Julien Gracq.
Le gai savoir de Julien Gracq, mis en voix par Joël Jouanneau, compose un itinéraire à entrer au coeur de l’oeuvre de l’auteur.

Dans un décor épuré, deux comédiens de talent : Anne Caillère et Michel Bompoil nous invitent à partager les paroles de Julien Gracq, intégralement tirées de ses divers ouvrages.

Un parcours sensible pour (re)découvrir Les carnets du grand Chemin, Un balcon en forêt, Rivage des Syrthes...
Auteur : Julien Gracq
Metteur en scène : Joël Jouanneau
Interprète : Anne Caillère et Michel Bompas
Autre : Le Grand T - Cie l'Eldorado

Site de la Région des pays de la LOIRE : Journées Gracq : tout l’esprit de la littérature

Journées Gracq : tout l’esprit de la littérature


Journées Gracq : tout l’esprit de la littérature

À partir du week-end du 22 et 23 novembre, les Pays de la Loire comptent une nouvelle manifestation culturelle de haute qualité. Saint-Florent-le-Vieil organise dorénavant d’annuelles journées littéraires, sous la figure tutélaire de Julien Gracq, et sous la houlette avisée de Jean Rouaud, un autre grand auteur de nos bords de Loire. Rencontre.

Jean Rouaud, quel est l’esprit de ces Journées Julien Gracq, que vous avez conçues ?
Ces rencontres ne sont pas consacrées à l’œuvre de Gracq, même si nous l’évoquerons évidemment, mais se veulent plutôt un écho contemporain à ses livres. Nous souhaitons, en fait, une ouverture à un public plus large que celui qui se serait passionné pour la seule exégèse de Gracq, en évitant ainsi de nous transformer en rencontres pour "happy few". Nous utiliserons une thématique de Gracq, une problématique qu’il avait abordée et qui reste d’actualité, pour proposer et animer de nouveaux débats. Nous avons ainsi programmé des rencontres sur quatre années, le temps d’un week-end, qui s’appuieront à chaque fois sur un titre phare de Gracq. Nous traiterons cette année de la "cuisine littéraire", autour de La littérature à l’estomac, en 2009 de "romanesque et romantisme" autour du Rivage des Syrtes, en 2010 d’"écrire la guerre" autour du Balcon en Forêt, et enfin en 2011 de "penser la littérature", autour de En lisant en écrivant.

Cette année, vous vous moquez de la "cuisine littéraire" ?
Nous nous inspirons, en effet, de La littérature à l’estomac (1949) qui est, à la fois, l’art poétique de Julien Gracq et sa réaction aux critiques que subit alors sa seule pièce de théâtre, Le Roi pêcheur. C’est donc aussi un pamphlet, qui va sans doute l’empêcher deux ans plus tard d’accepter le Goncourt… Nous allons éclairer en quoi ce livre est tout cela à la fois, mais aussi et surtout nous intéresser à aujourd’hui, voir où en est la critique de notre temps, pour souligner qu’elle continue d’oublier l’essentiel, c’est-à-dire l’idée même de la littérature. L’enjeu de nos débats est d’analyser, malgré des évolutions fortes qui font bouger les lignes — des libraires de moins en moins nombreux, l’apparition d’une nouvelle forme de critique qui ne s’appuie plus sur un grand titre de presse au travers des blogs notamment... — pourquoi les polémiques reviennent chaque année, pourquoi et comment le vieux système éditorial continue à patiner…

Pour porter ce regard, vous vous êtes assuré la participation de complices de haut vol…
Nous avons la chance, en effet, d’accueillir des acteurs en première ligne du monde de l’édition : Pierre Jourde qui nous parlera du fameux brûlot qu’il a écrit avec Eric Naulleau, les auteurs de blogs littéraires que sont Raphaël Sorin et Pierre Assouline, le journaliste Gilles Heuré de Télérama, et l'éditrice Sylvie Gracia des Editions du Rouergue. Avec celle-ci, nous évoquerons, en prenant l’exemple des Déferlantes, de Claudie Gallay, qu’elle publie, comment dans ce milieu qui se défait, se faufilent chaque année des livres qui échappent au pouvoir des médias, mais qui sont portés par le plus ancien des médias : le bouche à oreille.

Ces livres qui échappent au système semblent vous passionner ?
Ils sont assez révélateurs, je crois. Les Déferlantes aujourd’hui, L’Élégance du hérisson de Muriel Barbery, hier, sont des succès qui échappent à la tutelle de ceux qui s’arrogent le droit de juger, dans le petit monde des maisons d’édition et de la critique associées. Je suis content de revenir sur cette "part miraculeuse" de l’édition, d’en parler sous l’égide de Gracq qui lui-même avait été refusé par Gallimard avant d’être édité par José Corti, dans des conditions peu favorables. Il est passionnant d’écouter les résonances que portent ces livres qui n’échappent pas à l’édition, puisqu’ils sont publiés, mais qui échappent à la machine littéraire dont tout le monde sent bien qu’elle est bancale…

Journées Gracq : La cuisine littéraire - Débats à 14h30 & 16h30 présentés par J. Rouaud

Journées Gracq : La cuisine littéraire - Débats à 14h30 & 16h30 présentés par J. Rouaud & animés par W. Persello + Concert-lecture à 20h30
De 14h à 22h // Les 22 & 23 novembre // Invité d'honneur : Jean Rouaud

Programme du samedi 22 novembre :

14H - Ouverture des Journées par Hervé de Charette et Jean Rouaud.
14H 30 - 16H - Débat : " La Littérature à l'estomac" - Présentation Jean Rouaud animé par Willy Persello
A quoi devons nous ce coup de sang du posé Julien Gracq? Etait-il justifié? S'est-il senti lié par son pamphlet au point de devoir refuser ensuite le Goncourt?
Avec Bernhild Boie, Pierre Jourde, Gilles Heuré, Jacques Boislève.
16H 30 - 18H - Débat: "La littérature sans estomac" - Présentation Jean Rouaud animé par Willy Persello
En 2002, Pierre Jourde et Eric Nolleau lançaient leur brûlot en se plaçant sous la haute autorité gracquienne pour tirer à bout portant sur les fausses valeurs littéraires. Le combat éternel ?
Avec Pierre Jourde, Eric Nolleau, J Marie Laclavetine, Gilles Heuré, Pierre Assouline.
18H30 : Cocktail
20H30 - 22H : Lecture - concert par les auteurs invités et le quatuor de Cefedem.

Peut-être une solution pour la maison de Gracq dans Ouest France-Maine et Loire

samedi 22 novembre 2008
Peut-être une solution pour la maison de Gracq


La Région pourrait y implanter un « pôle de la lecture et de l'écriture », en liaison avec une maison des écrivains. Décision au début de 2009.
Le maire Hervé de Charette a réuni, hier soir, les élus de Saint-Florent-le-Vieil pour entériner l'achat d'objets ayant appartenu à Julien Gracq. La commune a exercé son droit de préemption sur des lots d'objets personnels de l'écrivain mis aux enchères à l'hôtel des ventes de Nantes, le mercredi 14 novembre. « C'est un effort qu'il fallait faire pour que le nom de Gracq reste attaché à Saint-Florent », explique le député-maire. Les « journées Gracq » qui débutent aujourd'hui à l'abbaye procèdent de cette même volonté.
Pas question de faire une pieuse exégèse des oeuvres de Gracq mais plutôt de réfléchir aux problématiques que l'auteur a soulevées dans son oeuvre. Ce week-end, des écrivains, des critiques évoqueront le thème, toujours d'actualité, de la « cuisine littéraire ». Dans les prochaines années on réfléchira sur de nouveaux thèmes : écrire la guerre, romantisme et romanesque, la littérature en miroir... » Un travail sérieux, professionnel et, en même temps, ouvert à des gens qui n'ont pas forcément lu Gracq ».

Objets, photos et lettres achetés

À Nantes, la municipalité de Saint-Florent-le-Vieil a exercé son droit de préemption sur des objets bien ciblés. Son but n'est pas de faire un musée consacré à Gracq : l'écrivain était opposé à cette idée. La ville a voulu acquérir son bureau parisien (celui de Saint-Florent est une modeste table), un fauteuil « club » en cuir convoité par le philosophe Régis Debray... S'ajoute à ces meubles une belle collection de photos, l'une réalisée par Doisneau, d'autres, prises en 1951, lorsque Julien Gracq a refusé le prix Goncourt pour Le Rivage des Syrtes.

La commune a tenu également à conserver des clichés plus intimes représentant Gracq et sa soeur Suzanne, ainsi que des lettres de la comédienne Edwige Feuillère, du metteur en scène Jean Vilar... Pour l'ensemble du lot la ville a dépensé 27 000 €.

Reste la question de la maison de Gracq et d'une dépendance où la gendarmerie avait pris place. Dans son testament, l'auteur avait émis le voeu que l'ensemble soit repris par la Fondation de France pour y aménager une résidence d'écrivains. Mais l'oeuvre a refusé le legs, faute de moyens. La commune de Saint-Florent-le-Vieil, qui en devient « l'ayant droit », s'efforce de trouver une solution. « Nous sommes en concertation avec l'État mais surtout avec la Région qui envisage de créer un pôle de la lecture et de l'écriture en association avec une maison des écrivains ». Hervé de Charette sait qu'il faudra faire vite : « La décision devra être prise au début de l'année 2009, sinon le legs reviendra à la famille ».

Michel CAILLARD.

Ouest-France

Jean Rouaud...grand amateur de Gracq ???

Je me souviens que Jean Rouaud , en 1999, n'était pas spécialement amateur de Julien Gracq... qu'en a t-il dit à Saint-Florent le Viel en 2008 ???

Dans Ouest France- maine et Loire La « tambouille littéraire » aux Journées Gracq

lundi 24 novembre 2008
La « tambouille littéraire » aux Journées Gracq


Jean Rouaud, concepteur des journées Gracq, peut être satisfait. Les débats étaient de qualité et l'auditorium de l'abbaye a fait salle comble.

Pendant deux jours des écrivains, éditeurs, universitaires ont débattu à Saint-Florent-le-Vieil sur le monde des lettres à partir de La littérature sans estomac de Gracq.
Passionnantes de bout en bout. Les premières journées Gracq se sont déroulées ce week-end, à Saint-Florent-le-Vieil, sous la direction de l'écrivain Jean Rouaud. En référence au pamphlet de Julien Gracq La littérature à l'Estomac et à son refus du prix Goncourt en 1951, il était tentant de parler de la cuisine littéraire. Ce que n'ont pas manqué de faire, Jean Rouaud, bien sûr, mais aussi Pierre Assouline, Raphaël Sorin, Pierre Jourde et quelques autres...

Plus de 7 000 manuscrits, chaque année, chez Gallimard. Représentant des éditions Gallimard aux Journées Gracq, Jean-Marie Laclavetine a été sur la sellette. La prestigieuse maison d'édition parisienne a beaucoup de choses à se faire pardonner, ne serait-ce que son succès ! Laclavetine confirme que Gallimard reçoit environ 7 000 ou 8 000 manuscrits par la poste. Comme partout, neuf sur dix sont éliminés par un « premier filtre ». Sylvie Gracia en témoigne, aux éditions du Rouergue, reprises par Acte Sud, les arrivées sont plus modestes : 1 200 livres par an. Dans cette masse d'écrits, la perle rare apparaît parfois : Les déferlantes de Claudie Gallay connaît un succès inattendu. Pour Raphaël Sorin, vieux routier de l'édition, « le comité de lecture est un alibi qui permet d'éliminer un manuscrit ».

Les prix littéraires : magouilles et compagnies. En 1990, Jean Rouaud a obtenu le Prix Goncourt contre toute attente. C'est Philippe Labro qui devait l'obtenir pour de raisons qui n'étaient pas toutes littéraires. Selon les participants au débat, les prix sont souvent décernés à la suite de magouilles entre les principales maisons d'édition. « Je trouve cela dégoûtant, déprimant, commente Jean-Marie Laclavetine. Mais ce n'est qu'une petite partie du travail de l'éditeur. »

Gracq aussi. L'édition, monde impitoyable ?Ce n'est pas nouveau. Gracq a dû payer pour la publication de son premier livre chez Corti. Auparavant, Gallimard l'avait refusé. Après guerre, Jean Paulhan lui a expliqué, de manière peu élégante, qu'un membre du comité de lecture, mort en déportation, avait écarté son manuscrit. « L'édition est aussi une industrie... », souligne Jean Rouaud.

A méditer en se baladant sur la nouvelle promenade Julien-Gracq superbement aménagée en bordure de Loire à Saint-Florent-le-Vieil.

Michel CAILLARD.