lundi 7 septembre 2009

De Louis Poirier à Julien Gracq.

Collection privée DR



C’est à une véritable enquête que se livre Dominique Perrin dans son récent ouvrage intitulé De Louis Poirier à Julien Gracq. Le titre en lui-même dessine une trajectoire qui conduit de l’homme à l’auteur : c’est dans cet espace de dédoublement que la critique tente de cerner ce que l’auteur doit à l’homme en cherchant à élucider ce qui a présidé à la naissance de l’écrivain majeur qu’il est devenu.

Après une longue introduction qui parcourt l’ensemble de la critique gracquienne pour en donner un état des lieux, l’ouvrage se dessine en trois étapes successives visant à résoudre l’énigme qui relie « l’instance civile » à « l’instance poétique ». Le préambule se concentre sur le motif qui cristalliserait les enjeux de cette métamorphose, à savoir le « fragment Fest », point de départ d’une investigation chronologique, de la « formation de l’écrivain » (première partie), à « l’énigme » des « débuts littéraires » (deuxième partie), pour mieux conduire à « la question du rapport à l’Histoire collective » (troisième partie).

Le vaste préambule s’intéresse donc au fameux « fragment Fest », situé et mis en perspective par rapport à l’œuvre et au discours critique : s’y lisent les rapports étroits qui lient Louis Poirier au contexte historique de la montée de l’hitlérisme, le climat de cette période de tensions informant le propos et l’élan créateur de Julien Gracq. Le « fragment Fest » constitue ainsi la métonymie fertile du projet critique de Dominique Perrin, celui de la rencontre et de la constitution du « sujet poétique » Gracq sous l’influence d’une « crise collective ».

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